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Hamza Zirem, l'harmonie exquise des mots...

L'harmonie des murmures de Hamza Zirem

Ce sont des textes forts et captivants que donne à lire ce poète, desssinateur de malaises et aussi de bonheurs. Hamza Zirem continue ainsi une quête entamée avec Le Temps asséché ( sorti aux éditions Clapas en France en 1997 ) et Le Gouvernail tombe à la mer (sorti en 1999, chez les mêmes éditions ).


Les souvenirs apportent de la foi pour s'opposer aux jours mauvais, pour traquer la bêtise. Les mots sont forts et bien choisis. Hamza Zirem nous donne, avec son dernier livre, des splendeurs qu'on ne cesse pas de relire.

"Mes batailles perdues me rendent explétif, les tourments me fixant au fond de la gorge,
réinventent l'harmonie de mes murmures", écrit le poète dans une belle langue. Mais ces murmures sont parfois assourdissants tellement ils regorgent de vérités. "Les illusions bouillonnent, la haine conjuge son effort, sous les décombres du temps", constate le
poète qui tente de suivre les chemins de la sagesse. "Les besoins prennent le parti d'urgence, la mort réduit les êtres en cendre, l'esprit déclame et réclame la quiétude", écrit Hamza Zirem.

La méditation est là; elle peut être salvatrice devant tant d'adversité. " Egaré dans mes pensées, loin de mes exigences morales, enfermé dans une contrée, le chagrin me brûle sans effet, je ne peux me laisser aller, avec les atroces purées du monde", avoue le poète. Publié aux toutes nouvelles éditions Miniscules ( qu'on salue bien fort; on fait ici un clin d'oeil complice à Hakim, l'initiateur de ces éditions ), Essai sur Terence suivi de Dernières épîtres ( c'est le titre complet du livre )est, à bien des égards, d'une lecture agréable. Ce livre nous apprend des choses et nous repose. Il nous rappelle l'existence fabuleuse de Terence ( écrivain berbère méconnu ) et nous plonge dans les méandres énivrantes de la poésie. Ecrit à la mémoire de Malek Ouary ( un écrivain immense ), le livre de Hamza Zirem revient sur le parcours de Terence, né à Carthage , avant Jésus, et devenu ensuite un créateur de génie après qu'il fut affranchi par le sénateur Terentius Lacanus.

Hamza Zirem invoque , plus loin, les propos de Mohamed Dib, tenus dans le journal El Haq en 1993: " rappelons-nous cette parole prononcée par un de nos compatriotes des temps anciens qui avait pour nom Afer et qu'on ne connaît plus que sous celui de Térence: homme je suis,
et rien de ce qui humain ne m'est étranger". Dans les dernières épîtres, Hamza Zirem parle de regret, de temps lointains ( souvent idéalisés parce que justement engloutis à jamais dans un autre territoire ), de l'absence, de l'amitié...Oui, l'amitié est difficile à cerner, à trouver véritablement mais elle nous apporte un tel bonheur..."On aurait pu trinquer ensemble ces jours-ci, quelque part, avec les autres amis. Notre amitié inspire le mystère et la forte vertu de notre ultime déchirement. Quand je pense à toute cette vie qu'on a mauvaisement menée. Quelle
horreur le regret! L'espace fastueux et pesant m'empêche d'oublier les temps lointains et
malfaisants, lors des périples âpres en abondance", souligne le poète.

Hamza Zirem n'oublie pas, il écrit.
Nous attendons avec impatience ses prochains livres !


Khaled Sarabi, Algérienews, le 18 décembre 2005

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