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Une interminable errance, le plus grand des poètes

" Si Mohand Ou Mhand est incontestablement le poète kabyle, de tradition orale, le plus connu. Il est le contemporain de cette période tumultueuse liée à l’arrivée violente des Français en Kabylie. Sa vie, son oeuvre, son destin ont été complètement chamboulés par l’intrusion de cette terrible guerre. Si Mohand naît vers 1840 à Icheraiwen, un village de Haute-Kabylie. Il

assiste à l’arrivée du général Randon en Kabylie et assiste à la destruction de son village. Après l’insurrection de 1871 à laquelle sa famille participe, les At Hamadouche, parents de Si Mhand sont ruinés. Son père, Mohand Ameziane est exécuté, son oncle Arezki est déporté en Nouvelle Calédonie, son frère Said s’enfuit en Tunisie tandis que les autres membres de la

famille se réfugient dans les autres villages de la région de Tizi Rached. Complètement déraciné, Si Mohand commence une interminable errance. A pied, il sillonne une grande partie de l’Afrique du nord et déclame ses poèmes. Dans l’un de ses plus émouvants poèmes, il

affirme : « l’exil m’est prédestiné. » Il devient ainsi, sans aucun calcul, comme l’écrit Hamza Zirem, dans son livre « La Forza delle parole » (paru aux éditions Aracne, à Rome en 2010), « le chantre désespéré des valeurs bousculées par l’ordre colonial. » Si Mohand Ou Mhand meurt à l’hôpital des Soeurs blanches à Ain El Hammam, des suites d’une longue maladie, le 28 décembre 1905. Et comme il l'avait prédit lors de sa rencontre avec le sage Cheikh Mohand

Oulhocine, il est enterré à Aseqif N Tmana à Ain El Hammam ( Michelet à l’époque coloniale ). Tout en produisant des poèmes d’une profondeur inouïe, Si Mohand Ou Mhand boit, aime, se drogue, erre d’un coin à un autre, sans oublier certainement cette image de son père fusillé devant ses yeux par l’armée française. Rachid Ben Allal et Lyazid Khodja ont

consacré un film, « l’Insoumis », en 2004, au grand poète. Plus tard les poèmes de Si Mohand sont publiés, sous différents recueils, par Si Amar Ou Said Boulifa en 1904, Mouloud Feraoun en 1960 ou encore Mouloud Mammeri en 1969. (...) ", c'est dans Histoire de la Kabylie...

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